Une histoire réappropriée
« Cette première action violente de la mouvance autonomiste s’accompagnait du sentiment d’être privé des valeurs traditionnelles de la Corse », précise Michel Vergé-Franceschi. La langue était en train de mourir. Le patrimoine, comme le palais Fesch qui abrite aujourd’hui le musée des beaux-arts d’Ajaccio, tombait en ruine.
Va s’engager alors, en parallèle de l’action violente, un mouvement de préservation de la culture, avec sa part de reconstruction. La première université de Corse, fermée par Louis XV, est rouverte par la République à Corte en 1982. Un musée d’anthropologie (le « musée de la Corse «) voit le jour en 1997 (il en existait en Bretagne ou en Alsace au moins depuis les années 1950).
« Alors que dans les années 1960, les affiches montraient de l’île le soleil et la mer, elles représentent aujourd’hui davantage son patrimoine culturel, architectural, pictural, matériel, linguistique et ses grands hommes, comme Napoléon », remarque Michel Vergé-Franceschi. L’empereur français a d’ailleurs donné son nom à l’aéroport d’Ajaccio, auparavant baptisé « Campo dell’Oro », « champ de blé ». La Corse semble bien avoir repris possession de son histoire